Les Joies du Collectif

Avant le départ, à l’évocation du terme «habitat collectif», de nombreuses questions émanaient de mon esprit. Serais-je capable de vivre en harmonie avec d’autres bipèdes ? Est-ce des lieux uniquement habités par des bobos idéalistes ? Est-il vrai que les toilettes sèches n’augmentent pas le nombre de mouches par m² ? Comment faire pour ne pas désespérer de voir la vaisselle s’amonceler dans la plonge ? Comment réunir des personnalités venues d’horizons différents autour d’un projet commun ? Comment vivre le collectif sans que cela n’affecte l’intime et/ou le familial ?

Évidemment, 3 semaines d’immersion en collectivité ne peuvent répondre à tous mes questionnements. Mais je suis content d’avoir pu l’expérimenter. Même qu’il est fort possible que l’on retente une expérience collective dans les mois qui vont suivre… C’est dire…

Nous sommes passés par de nombreuses phases durant notre séjour au Château Pergaud. Il a fallu un temps de compréhension pour découvrir d’une part le lieu, par ailleurs vraiment magnifique, son fonctionnement, le fonctionnement de l’équipe et les différentes personnalités individuellement. Le fait d’être de passage est un sacré avantage, il permet d’amener un regard neuf. Nous avons moins besoin d’utiliser des filtres, nous ne faisons que passer. Et nous nous arrêtons sur le côté positif, car il est hors de question de perdre notre énergie dans les différents aspects négatifs…

Mon appréciation de ce premier wwoofing officiel : la vie en collectif est un sacré challenge ! Il faut une base commune, des valeurs communes et une vision partagée. (la je perçois mes anciens collègues sourirent…) Encore plus que dans une entreprise, il est fondamental que les bases soient solides afin que le château ne s’effondre pas.

L’équilibre pour qu’un lieu collectif fonctionne est subtil, très subtil, et aussi assez précaire. Réunir autour d’un projet commun différentes personnalités, venant d’horizons différents, de culture différente, de constructions différentes est un sacré défi et demande une remise en question permanente. Et une attention particulière à ses besoins et aux besoins des autres ! Comment sont exprimés les besoins de chacun ? Quelle place est donnée aux émotions ? à l’expression des non-dits ? Tel un puzzle, chacun doit trouver et prendre sa place. Et au château, c’est actuellement un puzzle de 1000 pièces en 3D qui est entrain d´être monté.

Nous sommes arrivés dans une période particulièrement questionnante pour l’équipe en place, et comme toute période de crise, les réponses à ces questionnements seront bénéfiques à long terme mais assurément pénibles à court-moyen terme. Les tensions entre les différentes personnalités devront être réglées, le projet clarifié et validé par tous... Sûrement qu’un peu de structure sera nécessaire. Je ne crois pas au côté organique : oui, les choses se font, mais au prix d’un épuisement physique et émotionnel non bénéfique au final. Le turn-over actuel et les envies de départ en sont la preuve.

Le gros point positif de ces trois semaines, c’est évidemment les belles rencontres et les moments partagés avec l’équipe. Ce château est un véritable labyrinthe regorgeant de salles cachées et d’endroits maléfiques. Brasserie, Pergo Club, Joséphine Baker ou encore salon bleu ou salle voûtée, cela ne vous peut-être rien mais ces espaces resteront gravés dans un petit coin de ma mémoire et/ou aussi de mon foie,...

Ces trois dernières semaines furent riches et passionnantes. Merci à toute l’équipe d’avoir partager un petit moment de notre année sympathique. Merci à tous… Angie, Audrey, Elodie, Elena, Steve, Jay, Jeff, Alix, Xav, Meike, David, Mica, Morgane, Laetitia, Fran, David, Leo, Milo, Maïko, Ben, Alex, Jo, Nadège, Aissam, Gilbert, Seb, Pepouse, Netto, Meca, Joelle, Monique, Edouard, Maelle. Soline, Lysaël, Mélanie, Soen, Keyla, Sakho, Chérif, Aboul… et tous les autres